Résumé de la thèse de doctorat

“Le cinéma comme médiation thérapeutique à l’adolescence”

Cette thèse propose de discuter l’utilisation des court-métrages comme médiation thérapeutique dans le cadre d’un dispositif groupal avec les adolescents et analyse ainsi l’aménagement de ce dispositif, créé pour permettre une appropriation subjective des expériences non encore symbolisées. Le cinéma a été utilisé comme un outil thérapeutique par certains cliniciens, par contre il n’a jamais été étudié en fonction de ses potentialités comme une médiation thérapeutique. Un groupe à médiation cinéma a été proposé aux patients (adolescents) dans le cadre d’une pratique thérapeutique dans deux hôpitaux psychiatriques, dans un centre médico-psychologique et dans deux Maisons des Adolescents, ou bien dans le cadre d’un atelier d’écriture ou bien dans le cadre d’un groupe.

Au cours de la prise en charge groupale des adolescents, il s’agit d’écouter les associations verbales et mimo-gesto-posturales, de privilégier l’expression du langage sensori-perceptivo-moteur et de s’interroger sur les processus adolescents en lien avec les court-métrages à partir de la relation transféro-contre-transférentielle, à l’appui de cadres-dispositifs groupaux, notamment de groupes à médiations thérapeutiques.

Ce travail de recherche montre que les adolescents récepteurs ou spectateurs de l’œuvre cinématographique sont analysés par cette œuvre (Green) et qu’elle est reçue en fonction du contre-transfert de son spectateur en écho avec sa problématique. Ensuite, il permet de montrer comment l’appareil psychique des adolescents est mobilisé dans ce dispositif grâce au travail thérapeutique, à partir de la chaîne associative groupale, des associations verbales et mimo-gesto-posturales. On peut même voir une sorte de mise en récit du film pendant la séance ; les manifestations du contre-transfert des adolescents peuvent se situer à un niveau corporel ou à un niveau du langage et de l’acte. Cette thèse soutient aussi l’idée que la façon dont les adolescents sont présents pendant la séance nous raconte leur lien à l’objet. Elle propose l’idée que la médiation cinéma est supposée fonctionner comme un attracteur de transfert des vécus non symbolisés, que leur partage sensori-affectivo-moteur permet l’apparition d’une scène psychique groupale et qu’elle (la médiation) sert aussi d’espace transitionnel permettant de symboliser la symbolisation : tout le matériel dépend en effet de la particularité de ce dispositif-là, de sa capacité spécifique d’attraction. Le travail groupal est supposé de donner un sens aux expériences en quête de sens, au sein des enjeux transféro-contre-transférentiels. La médiation cinéma dans un groupe thérapeutique s’offre alors comme un écran sur lequel sont projetés puis représentés, les éprouvés du sujet mobilisées dans le cadre du groupe thérapeutique de cinéma.